A l’occasion de l’anniversaire de la loi dite « Kouchner », relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, France Assos Santé dévoile les résultats du baromètre 2023, réalisé en partenariat avec BVA. En Nouvelle-Aquitaine, les chiffres de cette enquête restent globalement identiques à la moyenne nationale sauf sur les pratiques discriminatoires de refus de soins.
Un sentiment d’information stable
Comme pour la majorité des Français, les néo-aquitains sont majoritairement satisfaits de leur niveau d’information sur les situations courantes concernant leur santé : 89% des personnes interrogées se sentent bien informées sur leur santé ainsi que sur les soins et traitements qui y sont liés et plus de 85% s’estiment bien informées sur la qualité des soins dans les établissements de santé, ou encore leurs parcours et coûts des soins.
Les résultats montrent que les outils numériques contenant leurs données de santé comme « Mon Espace Santé » progresse fortement (+ 26 points en Nouvelle-Aquitaine par rapport à 2022) et participent grandement à ce sentiment d’être bien informé.
Le droit d’accéder aux soins pour tous sans discrimination fragilisé en Nouvelle-Aquitaine
La majorité des droits en matière de santé sont plutôt bien appliqués pour la majorité des personnes interrogées : parmi les 13 droits cités, 11 sont bien connus des habitants de Nouvelle-Aquitaine. Pour autant, l’enquête BVA relève des points d’alerte, illustrant le contexte de crise actuelle du système de santé. En effet, l’application du droit de choisir son médecin ou son établissement de santé est en recul de 5 points par rapport à 2022. Plus inquiétant, l’étude pointe la méconnaissance du droit à ne pas se voir refuser un soin pour motifs discriminatoires en Nouvelle-Aquitaine (64%). Ce chiffre, significativement inférieur à la moyenne nationale, corrobore ceux de l’enquête exclusive France Assos Santé/CSA publiée en décembre 2022 relative à l’accès aux soins, pointant une augmentation des situations de refus de soins et de renoncement aux soins. La perception des néo-aquitain sur l’application du droit d’accès aux soins (79%) en général est inférieur à la moyenne nationale.
C’est aussi l’un des points d’alerte que France Assos Santé a relevé dans son récent communiqué, s’indignant des restrictions apportées en Commission des Lois du Sénat, lors de l’examen du projet de loi immigration visant à supprimer l’Aide Médicale d’Etat (AME), pour en faire une Aide Médicale d’Urgence, sous conditions strictes.
Dans 15% des situations de fin de vie, les souhaits et préférences des personnes concernées ne sont pas prises en compte
Interrogés sur leur sentiment de prise en compte des volontés et préférences d’un proche concerné en matière de soins pour sa fin de vie, 56% des sondés de Nouvelle-Aquitaine considèrent qu’ils l’ont été totalement ou partiellement, 23% indiquent que ces souhaits et préférences n’avaient pas été exprimés, et 15% qu’ils n’ont pas été pris en compte. Ces deux derniers chiffres alertent sur le manque de respect ou de recherche d’un principe clef pour la démocratie en santé : la place prépondérante du patient dans les décisions qui les concernent.
De plus en plus de Français confrontés à des pénuries de médicaments
37% des Français ont déjà fait l’expérience d’une pénurie de médicaments en pharmacie, une proportion en augmentation de 8 points par rapport à 2022 et particulièrement élevée chez les aidants dont près de la moitié ont été confrontés au problème.
En outre 39% des personnes ayant fait face à une pénurie sont reparties sans s’être vu proposer une solution alternative.
Une situation inquiétante, sur laquelle France Assos Santé et d’autres acteurs du monde de la santé ne cessent de tirer la sonnette d’alarme depuis plusieurs années : face à l’accélération des ruptures de stocks pour les seuls médicaments d’intérêt thérapeutique majeur -44 en 2008, 3000 en 2023-, il est impératif de faire appliquer la législation en vigueur vis-à-vis des industriels tant au niveau de leurs obligations que des sanctions encourues en cas de manquement, de renforcer les stocks de sécurité et d’objectiver les pertes de chances provoquées par ces pénuries.
La légitimité des associations confirmée pour porter la parole
Les associations restent en tête des organisations reconnues comme les plus légitimes, pour porter la parole des usagers avec 52% des personnes interrogées qui leur reconnaissent cete légitimité (+ 6 points par rapport à 2022).
Mais la démarche de représentation des usagers reste trop peu identifiée par le grand public
Environ 1 Français sur 3 dit être familier avec la notion de représentation et de défense des usagers. Seulement 31% savent qu’il existe des personnes qui les représentent au sein des établissements de santé et à l’Assurance maladie (-2 points par rapport à 2022) et seulement 29% connaissent les commissions des usagers dans les hôpitaux (CDU) (+ 3 points par rapport à 2022).
Des chiffres qui rappellent l’importance de continuer à agir pour que les Français, en tant qu’usagers et contributeurs de leur système de santé, soient mieux sensibilisés sur l’existence et le rôle des représentants des usagers au sein des établissements de santé.
TELECHARGER LE RAPPORT COMPLET ICI
Rapport France Assos Santé 2023 – Nouvelle-Aquitaine
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